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"Ces affranchies" - Deux histoires inoubliables de dépossession et de reconquête.

Magazine ELLE - LIVRES

REBONDIR

Ce n'est pas un témoignage ce livre, c'est une odyssée.

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Le voyage au bout de l'enfer d'une petite fille, sa traversée pour s'en sortir, et aujourd'hui le courage de parler. Est-ce parce qu'elle est si généreuse qu'elle est si lumineuse, Angélique Cauchy, quand elle parle de son association Rebond et de son combat pou aider les enfants d'aujourd'hui, elle qui ne l'a pas été hier ?

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Un enfant sur sept dans le sport est victime de violences. Elle était un espoir du tennis français quand elle a rencontré Andrew, son entraîneur. Elle avait 12 ans, elle était soucieuse de réussir et de bien faire. Elle décrit minutieusement la rhétorique de son bourreau. Comment il la ferre, la muselle, construit son emprise sur elle, la détruit. Comment elle tente de toutes ses forces de ne pas penser à ce qui lui arrive lorsqu'il la viole des centaines de fois.

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Dissocier son corps et son âme.

 

Son récit est glaçant, d'une précision qui permet de comprendre, comme dans "Triste tigre", de Neige Sinno, que ces violences-là n'ont jamais de fin. Qu'elles se conjuguent toute la vie au présent. Pourquoi la fillette n'a-t-elle rien dit à ses parents ? Elle a peur de terrasser sa mère, fragile. Et son père, policier, ne lui a-t-il pas toujours répété que "si un jour quelqu'un te fait du mal", il lui mettrait une balle entre les deux yeux ? Elle ne veut pas que son père aille en prison.

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Et des années après, lorsqu'elle portera plainte contre son entraîneur, parmi les dizaines de questions qu'elle se pose, il y a celle de ne pas infliger de culpabilité à ses parents qui n'ont pas su la protéger.

 

Voici un livre de douleur et de délicatesse, difficile et essentiel : c'est une vraie rencontre qu'on a faite lorsqu'on referme ce récit. O.L.

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"SI UN JOUR QUELQU'UN TE FAIT DU MAL",

d'Angélique Cauchy (Stock, 317 p.)

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